vendredi 2 mars 2012

Charlotte "Linda" Provost



Nous sommes arrives a Mendoza après un assez long trajet de bus de nuit que Charlotte n'a pas particulierement aime. En fait, elle n'etait pas tres confortable sur les genoux de sa mere et ca semble toujours pire quand on ne veut pas qu'elle derange... Arrives a Mendoza, nous nous sommes fait debarques a l'adresse que j'avais, soit le 301-399 Clark, pour realiser que ca se trouvait a etre tout le troncon de rue... Il etait donc 8h30 am avec un bebe sur les bras et nous essayons de deviner dans quelle maison nous avions reserver une chambre. Nous avons finalement accoste un homme dans la rue et nous lui avons demander de l'aide avec le grand espagnol de Caro. Il nous a indique une maison ou il semblait y avoir eu un party la veille et ils ont cognes, puis cognes encore, et encore  ... jusqu'a ce que finalement un americain visiblement en lendemain de veille vienne nous repondre. La chambre n'etait pas prete et tout le monde dormait. Nous commencions a etre un peu inquiets de notre choix, mais finalement la maison s'est averee tres sympathique et accueuillante. Karma, notre hote d´origine tibetaine, cuisine même pour ses invites moyennant une petite somme.

Après avoir fait une bonne sieste en famille, nous sommes alles visiter la ville. Le centre s'etend en fait autour d'un grand parc rempli de gens heteroclytes ou s'entremelent de gros arbres ainsi que des structures a la forme etrange. Il y a une petite rue pietonniere ou s'enlignent les restos, mais sinon l'intérêt est limite.

Le lendemain, nous sommes partis faire la route des vins avec un chauffeur prive. Nous avons visite 4 differentes maisons durant la journee. La majorite des maisons nous ont fait gouter a leur vin de bas de gamme, ce qui etait un peu decevant, mais nous avons tout de même eu droit a quelques vins bien interessants, surtout a la maison Norton qui a ete la seule a nous faire essayer leur vin Reserva.

Après trois nuits a Mendoza, nous avons pris le bus vers Vina del Mar, au Chili. La route en elle même constitue un attrait touristique, car elle traverse les Andes qui separent les deux pays. La route s'est passee a l'exception du fait que nous nous sommes fait fouiller a la douane chilienne en raison de nos pots de bebe et que nous avons realiser quelques jours plus tard que Mathieu s'etait fait voler ses souliers de marche par un prepose de l'autobus qui avait probablement vu le contenu de notre sac.

A notre arrivee, nous avons ete accueuilli par Erica, une amie de la famille de Mathieu venue voir sa famille au Chili, ainsi que son papa. Ils nous ont conduit a la maison familiale ou nous avons ete accueuilli on ne peut plus chaleureusement toute la famille, la mere, les soeurs, les beaux-freres et les neveux! Pendant les quatre ou nous sommes restes, nous avons ete conduit, nourri et surtout accueuilli mieux que nous l'aurions espere et ce particulierement Charlotte. On l'a appele "Linda" (belle en espagnol) pendant tout le sejour et elle a même recu des cadeaux de la soeur d'Erica. Tous les jours, nous sommes sortis visiter les alentours; la ville de Valparaiso, la plage, la cote, la boulangerie Paula d'ou nous avons mange du pain, matin midi et soir. En fait, nous devrions dire au dejeuner, au souper et au the, car le gros repas se fait a 14h et on gnignote ensuite pain, fromage et salami a 18h. Notre sejour a ete des plus agreable et nous avons quitte après 4 jours accompagne de quelques larmes, surtout de Nicolas, le neveu, qui nous a bien emu.

Nous avons ensuite pris le bus vers Santiago, puis l'avion vers Buenos Aires. En fait, nous avons d'abord achete nos billets d'avion, car la transaction avait echoue sur Internet, mais heureusement il en restait. Nous avons dormi une nuit a Buenos Aires pres de l'aeroport puis nous avons pris l'avion a nouveau pour El Calafate, dans le sud de l'Argentine.

Déjà dans l'avion, le paysage etait spendide avec des montagnes enneigees et des cours d'eau d'une couleur etonnante. Arrives a El Calafate, nous nous sommes reservees une cabana avec une petite vue moyennant une somme assez importante (95 par nuit), mais disons que tout est assez cher ici et ce, particulierement dans le sud.

A notre troisieme journee ici, nous sommes alles visiter le parc des glaciers, le plus grand attrait de la region pour ne pas dire du pays. Nous avons donc passe une journee a etre subjuguer par le Perito Moreno, a pied et en bateau. Ce glacier de 15km de long par 5km de large est simplement magestueux surtout qu'il situe dans un cadre magique. Ce glacier est forme de neige compactee qui descend des montagnes et progressivement, il bloque le passage de l'eau pour finalement qu'une partie cede sous la pression de l'eau, ce qui etait arrive la derniere fois en 2008 et qui avait debuter la veille de notre passage. Nous guettions donc les morceau de glace s'enfondrer faisant une bruit de tonnerre impressionnant. Nous n'avons pas pu voir le tunnel s'affaiser, ce site demeure certainement une des endroits les plus merveilleux que nous avons vu.

Dans deux jours nous quittons vers El Chalten, a trois heures de bus de El Calafate ou nous passerons une semaine.
 
p.s. Tout a ete ecrit sur le Blackberry, alors desole pour les fautes et les accents!

lundi 20 février 2012

Que Calor!

Nos vols pour arriver en Argentine se sont plutot bien deroule a l'exception du fait que nous avions reserve une bassinet pour notre vol jusqu'a Buenos Aires, mais que la companie aerienne a omis de nous donner les sieges assortis! Charlotte a donc du dormir sur mes genoux durant le 10 heures de vol! Sinon les decolages et atterissages se sont bien passes, mais Charlotte ne comprend pas toujours pourquoi dans les transport en commun, nous ne fermons pas les lumieres lorsqu'elle est fatiguee!

Notre arrivee a Buenos Aires s'est deroule sans failles et les Argentins se sont averes des plus sympathiques. Nous avons d'ailleurs eu le droit d'eviter les files, car en Argentine, ce sont les poussettes d'abord. Nous avons dons pris un taxi jusqu'a l'appartement que nous avions loue ou nous avons ete accueuilli par Cecilia avec beaucoup de chaleur. L'appartement etait parfait et elle nous avait meme achete quelque trucs pour le dejeuner ainsi que du lait pour le bebe.

Nous avons passe quatre jours a marcher dans les "barrios" (quartiers) de Buenos Aires en tentant de survivre a la chaleur humide quelque peu suffocante. La ville est tres sympathique, les immeubles ont gardes beaucoup de cachet, bien qu'ils ne soient pas toujours bien entretenus. Mais il va sans dire que les attraits principaux sont sans contredit les Argentins eux meme, d'un gentillesse incroyable, ainsi que la nourriture pour ne pas nommer le boeuf! des le premier soir, nous avons mange avec des collegues de Mathieu vivant a Buenos Aires qui nous ont fait gouter certaines des specialites locales...le beefe de chorizo, le chorizo, les cotes levees, le provolone fondant, le vin et bien entendu  ... le dulce de leche, un genre de caramel decadent! Nous en sommes toutefois venus a la conclusion apres seulement quelques jours que la meilleur partie est sans contredit le steak de lomo (l'equivalent du Tederloin), une piece tendre et gouteuse.

Sinon, Charlotte dort assez bien dans sa tente et elle a aussi  commence a manger des legumes, soit de la courge et des carottes. Cela s'est assez bien passe, mais il semble que l'interet pour la bouffe a quelque peu diminue dans les derniers jours... C'est surement normal, alors nous perseverons. La chaleur est aussi un peu difficile, mais nous lui donnons beaucoup d'eau et essayons de trouver de l'air climatisee un peu partout.

Samedi soir, nous avons pris un bus de nuit vers Mendoza. Les 14 heures de bus ont ete correctes, mais disons que nous eviterons le plus possible les voyagements de nuit, car cela met quand meme toute la famille a l'envers. Toutefois, il fait beaucoup plus frais a Mendoza, ce qui nous fait tous le plus grand bien!

demain, nous ferons la visite de quatre des plus grands vignobles et mercredi nous devrions quitter vers le Chili.

dimanche 27 juin 2010

Bali « l’authentique »

Arrivés à Gorontalo après une nuit sur le traversier, nous nous sommes entassés dans un mini-bus en direction de Manado. Disons qu’il est toujours intéressant de réaliser combien de personnes peuvent réussir à s’entasser dans un « mini »-bus et ce, pour l’ensemble d’un merveilleux trajet de 10 heures. Afin de souligner notre dernier long trajet de bus, la petite fille assise en avant de nous s’est fait un devoir de vomir, une première fois, sur nos sacs à dos, puis une deuxième fois sur nos pieds. Ça nous fera apprécier encore plus les balades dans notre Santa Fe! Nous sommes donc arrivés à Manado vers la fin de la journée où nous avons pris une chambre très rudimentaire pour la nuit sachant que nous quittions le lendemain vers l’île de Pulau Bunaken. Manado, comme toutes les grandes villes du Sulawesi, n’a pas tellement d’intérêt, ni de charme, mais c’est un passage obligé qui sert de plaque tournante pour un grand nombre de destination aux alentours.


Après un petit déjeuner bien traditionnel constitué de sardines épicées entourées de riz collant (Mathieu a dû aller se chercher 2-3 brioches à la boulangerie), nous avons pris le bateau en direction de l’hôtel Panorama sur l’île de Bunaken. L’hôtel nous avait été recommandé par notre nouvel ami et instructeur de plongé, Bertrand. Bunaken évolue dans un écosystème unique et est, en fait, l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les fonds marins. En effet, l’endroit est entouré d’eaux profondes, alimenté d’un courant élevé en nutriments et son rivage est bordé de mangrove (arbuste poussant dans l’eau), ce qui explique la présence de plus de 300 types de coraux ainsi que de 3000 différentes espèces de poissons.

L’hôtel s’est avéré être très agréable et, bien que nous ayons mangé du poisson tous les midis et les soirs, les plats étaient très bien apprêtés et toujours accompagnés de légumes (et de riz!). Durant nos trois journées sur l’île, Mathieu a effectué trois plongées dont une consistait à aller voir une épave de bateau datant approximativement des années 50. À son grand plaisir, un requin de deux mètres (White reef shark) dormait sur le site. Nous avons aussi pu admirer un magnifique mur de corail de quelques centaines de mètres qui se prêtait aussi bien à l’apnée qu’à la plongée. Contrairement aux îles Togian, situées dans une baie, le courant y est beaucoup plus important et la visibilité parfois limitée, mais la quantité ainsi que la variété de créatures est particulièrement impressionnante. L’instructeur de plongée de Mathieu (Sven) s’est d’ailleurs fait un plaisir à leur montrer des organismes plus petits les uns que les autres, mais qui sont, semblerait-il, très rares pour ceux qui savent les reconnaître (et les apprécier). Nous avons beaucoup aimé notre séjour et, bien que les plages ne soient pas tellement paradisiaques, la vie marine abondante justifie amplement le détour.

Nous sommes par la suite retournés à Manado pour une nuit, car nous avions un vol vers Bali (Denpassar) le lendemain matin très tôt. Nous nous sommes donc levés à 4h00 am afin de prendre notre vol à 6h45 am pour finalement arriver à Bali vers la fin de l’avant-midi.

Il faut savoir que Bali est, en fait, une île et qu’à l’intérieur de ses 5600 km carrés, on retrouve plusieurs villes et villages assez distincts les uns des autres. Comme les opinions chez les touristes variaient assez dramatiquement, nous ne savions pas trop où s’installer pour notre dernière semaine. Nous avons finalement décidé de tenter notre chance à Kuta, malgré les divergences d’opinions. Kuta est en fait l’endroit le plus touristique de Bali et fort probablement de tout l’Indonésie. C’est aussi sur sa plage que le surf a fait sa première apparition en Asie. Ayant rencontré à nouveau dans l’avion un des couples de belge avec qui nous avions pris quelques bières aux îles Togian, nous nous sommes rendus au même hôtel qu’eux et avons partagé quelques repas tous ensemble.
Malgré avoir entendu beaucoup parler de la ville dans les derniers mois, nous avons tout de même été surpris de constater à quel point l’endroit est développé. On n’y retrouve plus un seul mètre carré qui ne soit pas occupé par un vendeur de souvenir, une boutique de vêtements Quicksilver, un magasin de surf ou un restaurant américanisé offrant des spéciaux sur la bière entre 16h et 20h. Il y a des tonnes de petites rues étroites qui s’entrecoupent où circulent voitures, scooters et piétons entre des kiosques offrant aux touristes de quoi dilapider leurs économies. Que ce soit, les t-shirts Bintang (marque de bière indonésienne), en passant par les sculptures en bois ou les ouvre-bouteilles en forme de pénis, on trouve de tout ! On se croirait presque à Old Orchard, mais avec une population généralement un peu plus jeune.

En bordure de cette ville grouillante de vie s’étend une plage de quelques kilomètres divisée entre le quartier de Kuta, Legian et de Semiyak. La plage en soit est assez achalandée et peu propice à la détente, mais il est tout de même impressionnant de regarder les dizaines de « surfers » faire des prouesses sur les vagues. Comme nos amis belges s’amusaient à le dire, on a vraiment l’impression d’avoir droit à « Bali l’authentique » ou encore à « Bali la paisible »! Il y a certes encore une identité culturelle assez présente chez les habitants qui se reflète à travers leurs rites religieux, leurs offrandes journalières ainsi que leurs danses traditionnelles. Le tourisme de masse y fait toutefois fait quelque peu ombrage. Après deux jours dans ce coin de Bali, nous étions prêts pour autre chose, alors nous nous sommes dirigés vers Ubud, un peu plus au nord de l’île.

Ubud, quoique très touristique, attire un tourisme qui, contrairement à Kuta, semble y venir pour se reposer et tirer avantage du contexte enchanteur. Tous semblent avoir fait l’effort de rendre leur commerce attrayant et joli. Les hôtels sont construits autour d’un jardin verdoyant au centre duquel se retrouve souvent une piscine assez bien entretenue, les restaurants ont généralement un petit cachet charmant et les boutiques inspirent à la dépense. La ville est entourée de rizière et parsemée de temples discrets, mais plutôt jolis. À l’exception des chauffeurs de taxi qui vous demandent sans cesse « Taxi, please? », « You need transport? », « Taxi tomorrow, ok? » ou « Ok, let’s go! », l’endroit est plutôt agréable.

Pour nos dernières journées dans le pays, nous avions plusieurs plans alliant repos et contemplation, mais dame nature n’a malheureusement pas été très coopérative. En effet, pour la première fois de tout notre voyage, nous avons eu droit à trois journées de pluie et de nuages! Les conditions météorologiques nous ont donc simplement permis d’aller faire un tour de scooter dans les environs et de prendre quelques bières avec Jean-Philippe et sa copine (un ami de balle molle de Mathieu) qui était par hasard en vacance dans la région. Lors de notre balade en scooter, nous nous sommes arrêtés près d’un cratère de volcan ainsi que dans le plus vaste temple de Bali, le temple de Besakih. À notre retour vers Ubud, nous avons suivi un local en zigzaguant entre les voitures et camions afin de retrouver notre chemin. Les chauffeurs de Montréal sont mieux de bien se tenir! Notre séjour fût très agréable, mais nous avons dû, par moments, revêtir nos pantalons longs et nos imperméables pour nous protéger du froid. Résultat : notre bronzage a grandement été affecté…

L’Indonésie renferme une quantité importante d’éléments qui font de ce pays un endroit extrêmement intéressant à visiter. La sécurité y est bonne, la population est particulièrement sympathique et souriante (surtout au Sulawesi) en plus d’être généralement très honnêtes. Le pays possède plusieurs attraits magnifiques, malheureusement, les transports ne sont pas très optimaux (plutôt lents et mal organisé…). Par conséquent, les touristes doivent passer beaucoup de temps dans le pays afin d’y exploiter la majorité des attraits dispersés le long de ses milliers de kilomètres. Étant à la toute fin de notre voyage, nous avons concentré nos énergies sur l’île de Sulawesi, mais l’Indonésie est très certainement un endroit où nous souhaiterions revenir!

Et c’est ainsi que notre périple se termine. En fait, pas encore tout à fait… Voulant se simplifier le trajet du retour au maximum, nous avions réservé un l’hôtel à l’aéroport de Hong Kong avant d’entreprendre le long voyage. Toutefois, à notre arrivée à l’hôtel vers 21h30, la sympathique commis nous a gentiment annoncé que nous avions réservé dans un autre hôtel de la chaîne Regal, que la réservation ne pouvait être transférée et que le tarif de leur hôtel était beaucoup plus élevé (303$US). Après plusieurs minutes de discussions et quelques larmes (!), nous avons finalement réussi à obtenir le changement ainsi qu’une réduction substantielle sur le prix habituel de la chambre (plus de 40% de rabais). Nous avons donc passé les quelques heures qu’il nous restait dans une superbe chambre luxueuse. Après une assez bonne nuit de sommeil dans notre gigantesque lit aux draps immaculés, nous nous sommes rendus tranquillement à l’aéroport situé à quelques mètres de notre hôtel. Nous nous sommes mis en ligne dans l’interminable file d’attente de Delta Airlines pour finalement apprendre que notre vol était retardé de huit heures et demie (Caroline a encore laissé échapper quelques larmes…)! Ceci voulait donc dire que nous allions attendre toute la journée dans l’aéroport, mais surtout que nous allions arriver à Montréal vers minuit plutôt qu’à 15h30, tel que prévu. Ce voyage nous aura définitivement entraînés à gérer les revirements de situation et surtout à aiguiser notre patience!

Nous sommes présentement à Hong-Kong en attende de notre vol qui, nous l’espérons, nous transportera jusqu’à Détroit, puis à Montréal. Nous revenons à la maison avec la tête remplie d’images spectaculaires, de rencontres agréables, de moments intenses, mais surtout avec une image différente du monde et une curiosité toujours inassouvie. C’est un grand rêve qui pour nous se termine, mais qui laissera certainement la possibilité à d’autres rêves de prendre forme.

Fait divers sur l’Asie : Le couteau est un concept totalement inexistant. Par conséquent, tout doit être mangé avec des baguettes ou une fourchette et une cuillère.

LA FIN

mardi 15 juin 2010

C'est à votre tour...

Comme vous le savez, notre voyage s’achève maintenant. Tous au long de ces mois, nous avons mis à jour nos récits afin d’en conserver un souvenir, mais aussi pour partager avec vous nos expériences. Nous aimerions donc connaître aujourd’hui les gens qui ont pris le temps de nous lire. Pour ce faire, nous avons actionné la fonction des commentaires (eh, oui!) et nous souhaiterions que vous nous fassiez parvenir un petit mot afin de nous permettre de découvrir ceux qui ont voyagé avec nous à distance!

Un paradis difficile à gagner

Nous sommes arrivés à Makassar sur l’île de Sulawesi vers la fin de la journée. Après avoir fait quelques arrêts dans le but de se trouver une chambre d’hôtel, nous avons rapidement réalisé que nous allions devoir augmenter le budget habituel. Comme il se faisait tard, nous avons pris une pause de nos recherches pour nous se rendre dans un restaurant qui nous avait été chaudement recommandé. Après avoir englouti un délicieux repas de poisson grillé et de riz pour la modique somme de 4$ à deux, nous nous sommes fait conduire jusqu’à un autre hôtel en becak (petit carriole propulsée par un vélo) à peine large pour deux personnes. Nous nous y sommes entassés avec nos gigantesques sacs au grand plaisir des autres chauffeurs de becak. Après nous être finalement installés dans notre chambre vers les 21h, nous avons décidé de repartir aussitôt visiter les environs. Nous avions décidé de quitter la ville dès le lendemain matin afin de sauver une journée, mais souhaitions tout de même nous donner l’impression d’avoir vu un peu de la ville. À l’exception du fort Rotterdam, au style hollandais, l’architecture de la ville est assez inintéressante, ce qui nous a réconforté dans notre décision de quitter rapidement.


Le lendemain matin, nous nous sommes rendus à la station de bus pour 7h30, selon les recommandations de l’hôtel, afin de prendre le bus de 9h00 vers Rantepao. Le bus n’est finalement parti qu’à 10h30, mais notre attente a été récompensée par un bus encore plus confortable que la « Première classe » d’Air Canada. Nous avons eu droit, pour nos dix heures de route, à des sièges près de deux fois la largeur habituelle avec en supplément un appui-pied rétractable. Lazy-Boy n’aurait pas fait mieux!

Dès notre arrivée à Rantepao vers 21h, nous avons été accostés par deux guides de la région qui cherchaient à nous vendre un tour. Après plusieurs tentatives, nous avons finalement réussi à se débarrasser d’eux et à remettre les discussions au lendemain. Nous n’avons toutefois pas eu beaucoup de répit, car les deux guides sont réapparut, le lendemain, bien avant que nous finissions de déjeuner. Après une longue discussion, nous avons finalement réduit leur offre de quatre jours à une seul journée et le prix, initialement complètement déraisonnable, à quelque chose d’un peu plus logique. Nous sommes donc partis vers les 11h visiter les principaux attraits de la région.

Rantepao est situé dans la province de Tana Toraja, généralement reconnue pour ses rituels de funérailles, ses maisons traditionnelles avec un toit en forme de coque de bateau et pour ses paysages époustouflants.

Nous avons débuté notre journée en se rendant à des funérailles dans un village situé à quelques kilomètres de la ville. Il faut savoir qu’après chaque décès il y a généralement deux cérémonies. Une première juste après le décès où le corps, encore considéré comme « malade », est préparé afin d’être conservé dans la maison pour une période pouvant aller jusqu’à plus d’un an. Durant cette période, la famille du « malade » se réunit afin de convenir de la date de la deuxième cérémonie qui, elle, durera habituellement quatre jours. C’est donc à ce deuxième événement que nous avons assisté, car c’est celui qui convie toute la famille, proche et éloignée, les habitants du village ainsi qu’une poignée de touristes! La seule prérogative pour être invité est d’être vêtu sobrement et d’apporter un cadeau à la famille (sucre ou cigarettes). Prière de remarquer les superbes pantalons à fleurs de Caroline qui passent tout à fait inaperçu.



Lorsque nous sommes arrivés, une rangée de petites huttes temporaires avaient été construites le long de la route afin de permettre aux invités de se reposer et de discuter entre eux. Nous sommes ensuite montés jusqu’au lieu où les convives remettent, à tour de rôle, leurs offrandes à la famille. Comme les habitants de Toraja croient que l’âme des animaux devrait suivre le mort jusqu’à sa nouvelle vie, alors la tradition veut que l’on offre au « malade » des buffles (animal sacré et symbole du statut social) ou des cochons que l’on sacrifie ensuite. Nous avons donc assisté, comme le veut la tradition, au dépeçage d’un buffle et à la donation de quelques cochons hurlant les pattes attachées à une tige de bambou. Un groupe d’homme du village a ensuite encerclé le buffle et ont entonné un petit hymne traditionnel accompagné de quelques pas de danse.





Par la suite, ce fut l’heure du repas pour lequel nous avons aussi été invités. Nous avons eu droit à un repas traditionnel; porc mélangé avec des légumes et des épices cuit sur le feu dans une tige de bambou. Ce fut exquis et pour ajouter au plaisir, nous l’avons mangé assis par terre, avec nos mains et dans un genre de napperon ciré brun plié en forme de bol. Nous sommes, par la suite, allés voir le sacrifice des cochons qui est, toutefois, beaucoup moins cérémonial voire plutôt utilitaire.

Nous avons assisté qu’à la première journée d’une série de quatre jours de célébration où le dernier jour le « malade » devenu « mort » en mis en tombeau et transporté soit dans une grotte ou mis en terre. Ce rituel est le seul vestige qui perdure des anciennes traditions de cette ethnie, convertie par les missionnaires chrétiens durant la IIième Guerre mondiale. Ce rite est certes intéressant pour tout ce qu’il représente, mais n’a toutefois pas été aussi impressionnant et grandiose que ce à quoi nous nous attendions.



Nous nous sommes ensuite dirigés, à pied, en directement d’une grotte où certains cercueils sont conservés. Pour y arriver, nous avons marché à travers des champs de riz verdoyant merveilleusement entourée de montagnes. Sur la route, nous avons aussi pu admirer l’architecture étonnante des maisons traditionnelles avec leur toit gigantesque imitant une coque de bateau. Autant les couleurs que les courbes formées par les paysages étaient spectaculaires et nous étions seuls au milieu de cette nature éclatante de beauté.


Après plus d’une heure de marche nous sommes arrivés devant cette grotte sacrée où étaient empilés des tombeaux autant à l’intérieur qu’en suspension dans les airs ou coincés dans certains orifices de la paroi. Le site n’est pas, en soit, très joli n’y bien aménagé, mais il n’en demeure pas moins surprenant. Nous avons ensuite poursuivi notre route en s’arrêtant à une autre grotte ainsi que dans un musée de maisons traditionnelles et nous sommes rentrés à l’hôtel satisfaits de cette intéressante journée.



Dès le lendemain matin, nous avons repris la route en direction de Tentena, un peu plus au nord, dans le but de s’approcher de notre objectif avoué, les îles Togian. Après plus de 12 heures de route, nous avons été débarqué au bord de la route, sous la pluie, d’où nous avons dû prendre une moto (appelé « ojek ») pour se rendre à notre hôtel à trois kilomètres de là. Comme il se faisait tard (22h) et qu’une seule moto était disponible, nous avons donc dû y être conduit chacun notre tour. Cette-fois, le choix de notre hôtel s’avérait assez important, malgré l’heure tardive, car nous devions célébrer l’anniversaire de Mathieu le lendemain… Malheureusement, le choix était assez limité et entre les hôtels qui ne semblaient pas vouloir nous ouvrir et les chambres miteuses à fort prix, nous avons arrêté notre choix sur une grande chambre décorée de façon odieuse, mais avec une petite vue sur le lac Danau Poso.

Ne voulant pas être sur la route toute la journée pour l’anniversaire de Mathieu, nous avions convenu de nous arrêter à Tentena pour la journée. L’endroit s’est toutefois avéré plutôt limité pour toutes tentatives de festivités. Heureusement, Caroline avait réussi à trouver quelques ballons et masques de fête pour décorer la chambre, mais ceci s’est avéré être les seuls éléments de la journée incitant aux célébrations! Nous avons marché dans le village à la recherche de la gare de bus, avons été dans le seul café Internet de la place et avons terminé la journée par un souper à notre hôtel. Bien que l’hôtel soit situé assez près du lac, le restaurant n’a aucune vue sur ce dernier en plus d’être complètement dénué d’atmosphère. Nous avons dû nous contenter de gras de poulet sauce aigre douce pour Mathieu, de murène (sorte de poisson en forme de serpent typique à la région) pour Caroline, le tout accompagné de légumes sautés et de riz frit, le tout arrosé de quelques bières Bintang. Un festin de roi ! Pour ajouter au ridicule de la soirée, le restaurant a réussi à ajouter des crevettes dans les légumes, ce qui a rapidement coupé l’appétit de Mathieu. La journée a donc été un peu pathétique et très peu festive, mais nous l’avons pris en riant.


Nous nous sommes rendus, le lendemain matin, à la station de bus vers 6h45 am n’ayant pas réussi à obtenir d’information crédible sur l’horaire des bus. Nous avons finalement dû patienter jusqu’à 9h00 avant de prendre un mini-bus pour Poso situé à 1h15 de là. Nous nous sommes entassés à dix (plus le chauffeur) dans une petite camionnette qui aurait dû en contenir que sept. Nous avons tout de même eu les places de choix, situées sur la banquette avant. C’est l’avantage d’être un touriste! Arrivés à Poso vers 10h15, nous avons dû attendre, à nouveau, le prochain mini-bus vers Ampana qui devait quitter vers 14h00. Heureusement, nous avons passé le temps avec deux gars de l’armée, un policier ainsi quelques garçons traînant dans le coin. C’est sous l’effet de l’alcool de palmier (plutôt bon d’ailleurs) que le petit groupe s’est mis à chanter des chansons indonésiennes accompagné de la guitare de Mathieu, d’un tam-tam et d’un cambas. Pour nous faire plaisir, ils se sont même permis de baragouiner des chansons américaines avec un anglais aussi convaincant que la fluidité de nos conversations.

Finalement, nous avons réussi à attraper un taxi collectif vers 13h en direction d’Ampana où nous sommes arrivés vers 17h30. Dans la voiture, nous avons rencontré une Indonésienne charmante, prénommée Les, avec qui nous avons aussi passé une partie de la soirée. Évidemment, comme tous les transports ne semblent jamais être logiquement coordonnés, nous avons dû passer la nuit à Ampana avant de prendre le bateau le lendemain vers les îles Togian. Nous nous sommes rendus au port le lendemain matin dans l’espoir de prendre un bateau vers Wakai, situé à 30 minutes de notre destination finale. Malheureusement, nous étions dimanche et aucun bateau ne s’y rendait cette journée là. Étant bien déterminés à se rendre sur notre île, nous nous sommes résignés à prendre un bateau vers le village de Libiti et à noliser un bateau de là pour se rendre jusqu’à notre destination finale même si cela impliquait quelques dollars supplémentaire. C’est donc après plus de 17 heures de bus, 7 heures de bateau et 3 jours complets de voyagement que nous avons finalement mis le pied sur l’île de Kadidiri.

L’île compte trois différents hôtels, tous rangés les uns à côté des autres. Après avoir investiguer un peu nos options, nous avons arrêté notre choix sur le Kadidiri Paradise, principalement parce qu’ils offraient autre chose que du poisson et du riz et parce que leurs bungalows étaient un peu plus charmants. Nous avons donc passé une semaine à admirer la mer et son eau turquoise, à faire de l’apnée, de la plongée pour Mathieu et à lire au soleil. Après tout, nous en sommes maintenant aux vacances de nos vacances! L’endroit est vraiment paisible et comme les îles sont situées dans une énorme baie au centre du pays, l’eau est calme et il n’y a même pas de vagues.

Lors de notre séjour, nous avons fait quelques excursions de plongée avec l’hôtel où nous avons pu admirer les spectaculaires coraux multicolores ainsi que les nombreux poissons vivant dans la région. À nous deux, nous avons vu des raies, des poissons perroquets, des murènes, des concombres de mers, des barracudas, des dauphins, des homards, un requin léopard ainsi que des milliers de poissons de toutes les formes et couleurs. Nous avons aussi eu beaucoup de plaisir avec l’instructeur, Bertrand, un sympathique français particulièrement généreux de son temps et de ses conseils.

Comme la plupart le disent, il est extrêmement difficile de rejoindre les îles, mais cela requiert au moins autant de détermination pour les quitter, tant l’endroit est paisible et sublime. Nous avons tout de même dû nous résigner, après une semaine, à prendre le traversier jusqu’à Gorontalo, au nord de la mer de Teluk Tomini.

Fait divers sur l’Indonésie : L’Indonésie compte plus de 17 000 îles, étalées sur plus de 5000 kilomètres, et est, aujourd’hui, le quatrième pays le plus populeux du monde avec 240 millions d’habitants.

lundi 14 juin 2010

Visite-éclair à KL

     Comme notre vol du Laos vers l’Indonésie passait obligatoirement à Kuala Lumpur en Malaisie, nous avons décidé de nous y poser pour deux nuits. Nous avons atterri à Kuala Lumpur vers 21h et sommes arrivés à notre hôtel vers 23h, l’aéroport étant assez éloignée de la ville. Nous avons constaté à quel point la ville était développée lorsque nous avons réalisé que nous payions 25$/nuit pour une petite chambre carré avec salle de bain partagée. Le voyagement ayant creusé l’appétit de Mathieu, nous sommes partis marcher autour de l’auberge de jeunesse afin de lui trouver un petit snack de minuit. Après que Mathieu ait englouti son « chicken burger » au fromage assaisonné à la malaisienne, nous nous sommes laissés envahir par le sommeil.
  
      


     Après une nuit plutôt courte, nous sommes partis à la découverte de cette ville, une des plus importantes au point de vue économique en Asie du sud-est. Notre premier arrêt s’est fait devant les fameuses tours Petronas, icône de la ville. Ces deux énormes tours, à la forme légèrement conique, sont au cœur de la ville et renferme un centre commerciale où les boutiques haut de gamme s’alignent les unes aux côtés des autres. Nous nous y sommes promenés un certain moment à la recherche d’un bikini pour remplacer celui un peu vieillissant de Caroline. L’endroit est très moderne et plutôt agréable, mais ni le temps, ni le budget ne nous permettait d’y traîner trop longtemps.
  
        Nous sommes donc repartis en direction de China Town en passant par un parc où règne une forêt tropicale, puis par la tour Menara, similaire à celle du CN. Après quelques heures de marche, nous arrivions dans le quartier de China Town où les boutiques Gucci et Armani étaient cette-fois remplacés par des vendeurs de montres copiée et des centaines de petits restos chinois. Nous nous sommes promenés dans le Central Market et sur la rue Petaling, puis avons pris la navette gratuite en direction du Golden Triangle.
  
        Le quartier du Golden Triangle est situé en plein milieu de la ville et est caractérisé par des dizaines de centres commerciaux à tous les coins des rues. Nous en avons exploré quelques uns cherchant toujours désespérément ce fameux costume de bain. Eureka! Nous avons finalement fait l’acquisition de deux magnifiques bikini tellement l’affaire était bonne. Nous sommes ensuite rentrés à l’hôtel, situé dans ce même quartier, après une journée bien remplie.
 
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     Kuala Lumpur était anciennement rien de plus qu’une cité minière reconnue pour son étain au beau milieu d’une jungle tropicale. De nos jours, cette métropole s’active, entourée d’une végétation verdoyante rappelant ses origines. Cette cité cosmopolite est surplombée par des centaines de tours à étages, sillonnée par son fameux « sky train » et parsemée de centres commerciaux de tous les types. Partout vous retrouvez des signes de ce mélange de culture entre Malaisiens, Indiens et Chinois qui partagent tous l’anglais comme langue « officielle »   de la ville. Somme toute, Kuala Lumpur est une grande ville branchée extrêmement agréable où sa population est souriante et toujours aidante. De plus, elle a la chance d’être située à proximité de plages magnifiques où nous devrons certainement revenir!

F      Fait divers sur Kuala Lumpur : Il est plus difficile de manger du malaisien à Kuala Lumpur que n’importe quoi d’autre.

samedi 29 mai 2010

Des chutes et encore des chutes

Nous sommes arrivés au petit matin à Paksé. Après nous avoir fait conduire au « centre-ville », nous nous sommes aperçus que la qualité des logements était vraiment inférieure à ce que l’Asie du sud-est nous avait habitués (sauf quelques exceptions). Nous avons finalement trouvé un hôtel décent à un prix tout de même raisonnable. Après une journée plutôt tranquille où Caroline ne se sentait pas très bien, nous avons regroupé nos affaires dans un seul sac à dos et sommes partis, le lendemain, à la découverte du plateau des Boloven en scooter. Ayant réservé nos billets d’avion à l’avance pour l’Indonésie et disposant finalement d’un peu trop de temps au Laos, nous avons opté pour le grand tour. Après moins d’une heure de route, nous faisions face à notre premier orage. Il faut se rappeler que nous sommes présentement dans la mousson, mais cela n’avait, jusqu’à maintenant, pas trop dérangé nos activités. Nous avons donc pris une pause forcée sous un petit abri en bambou et sommes repartis, trente minutes plus tard, sous une bruine vers Paksong.


Sur le chemin, nous devions nous arrêter pour admirer deux chutes. La première était intéressante quoi que loin d’être unique. Prétextant vouloir obtenir de l’information sur le Lodge situé sur le site, nous avons au moins réussi à esquiver les frais d’entrées. Pour ce qui est de la deuxième chute, nous l’avons manquée! En raison de l’état de la route après la pluie, nous avons fait demi-tour à seulement quelques mètres du guichet. Nous sommes finalement arrivés à Paksong vers les 17h. Comme on nous avait informés que la ville de Paksong commençait à se développer un peu comme Paksé, nous avons utilisé nos premières minutes à tenter de localiser le centre ville. Nous avons vite abandonné nos recherches, car le peu de ville est, en fait, parsemé le long de la route principale. Nous avons donc choisi notre chambre parmis les trois hôtels disponibles.

Le soir venu, nous avons eu le bonheur de croiser, par hasard, François-Xavier et Amandine, un adorable petit couple que nous avions rencontré à Muang Ngoi Neua. Le destin a voulu qu’ils se fassent recommander le même petit resto que nous. Nous avons donc fini la soirée dans le bar voisin de notre hôtel qui était bruyant et à moitié vide, mais animé par des chanteurs locaux nous invitant à les rejoindre sur la piste de danse. Fait à noter, le couple de français avait obtenu un rabais pour leur chambre, car elle donnait directement sur le bar et sa musique. Nous avons, toutefois, fermé le bar à 23h00.

Pour notre deuxième journée, nous avons quitté tôt le matin dans l’espoir de parcourir les 70km de chemin de terre qui nous séparait de notre prochaine escale avant l’orage habituel de début d’après-midi. La route fût très agréable et les gens croisés particulièrement gentils. Nous avons, toutefois, eu un petit stress tout au long de la route, car l’essence diminuait rapidement et les stations de ravitaillement semblaient ne jamais vouloir arriver. Nous avons d’ailleurs manqué la chutes sur la route, trop absorbés par notre niveau d’essence et parce que le panneau d’indication portait un nom différent. Caroline a, toutefois, entrevu la chute sans savoir qu’il s’agissait de celle-ci. Nous avons finalement réussi à rejoindre la route principale à temps et avons pu refaire le plein. Nous avons aussi profité de notre arrêt pour dîner. Au menu : riz collant et brochettes de viande séchées. Nous avons aussi acheté pour le dessert un petit paquet emballé dans une feuille de bananier. Nous ne savions pas vraiment ce qui s’y renfermait, mais comme on en trouve un peu partout, on voulait l’essayer. Ce paquet surprise contenait, en fait, un tartare de porc assaisonné aux piments forts. Même si nous étions un peu surpris de voir du porc cru surtout qu’il était conservé à l’air ambiant, nous l’avons mangé et ce fût même assez bon.

En théorie, notre voyagement de la journée était pratiquement terminé, car il nous restait uniquement à parcourir une vingtaine de kilomètres avant de rejoindre la chute Tad Hua Khon où nous devions dormir. Dans les faits, une fois rendus près de la chute, nous avons passé plus d’une heure à tourner en rond en se faisant envoyer d’une direction à l’autre par les habitants du coin. Quand nous étions sur le point de tout abandonner, on nous a finalement indiqué correctement le chemin à prendre. Tous ces efforts nous ont menés dans une hutte de bambou en perdition! De notre lit, il nous était possible de voir à travers le mur et de l’extérieur, on pouvait aisément apercevoir notre bol de toilette. Malgré tout, ce fut plutôt agréable, car nous étions pratiquement seuls et la localisation était tout de même sympathique.



La journée du lendemain fut sans histoire. Nous nous sommes dirigés sur une route pavée vers Tad Lo, un minuscule village à proximité d’une autre chute. Nous avons réussi à nous trouver un charmant bungalow en bois, tout neuf, avec une vue sur un champ où broutaient vaches et buffles. Nous avons aussi eu le plaisir de rencontrer Éric, un autre ami qui faisait parti du groupe de français rencontré au début de notre voyage au Laos. Éric vivant à Toulouse, Mathieu s’est fait un devoir de partager un pastis avec lui pour l’apéro.


Lors de notre nuit passée à Tad Hua Khon, un groupe de voyageurs nous avait parlé d’une excursion à partir de Tad Lo vers une chute particulièrement reculée, mais magnifique. Nous avons donc décidé d’allonger notre séjour à Tad Lo pour se rendre à cette chute secrète. Nous avons roulé 20 kilomètres en direction de Salavan avant de prendre un chemin de terre à droite. Après 17 kilomètres de route de terre, trois villages, deux rivières à traverser et plusieurs roches et crevasses, nous avons bifurqué à droite, à la pancarte, pour ensuite abandonner la moto et marcher une bonne demi-heure. Les paysages rencontrés sur la route étaient vraiment authentiques et jolis et les gens, bien que surpris de nous voir aussi éloigné, extrêmement gentils. La marche, faite sous le soleil de midi, nous a permis de s’enfoncer dans une jungle dense et n’a fait qu’augmenter la magie de la chute.

Quand nous avons finalement aperçu la chute, le plaisir d’y être arrivés nous a vite fait oublier tout le chemin parcouru. En plus d’être les seuls sur place, la chute offre de jolis endroits de baignade et une ambiance toute particulière. Tristement, les photos que nous avons prises ne rendent pas pleine justice à cette chute surnommée la chute de Bouddha. En effet, les locaux prétendent que si l’on regarde bien la chute, on y verra apparaître le visage de Bouddha. Cet endroit ayant quelque chose de sacré pour la population, plusieurs viennent s’y purifier une fois par an. La journée fut extraordinaire et demeurera certainement l’un des plus beaux souvenirs de notre passage au Laos.










Le lendemain nous sommes rentrés directement à Paksé. Les 80 kilomètres qu’il nous restait à faire devait, selon le propriétaire de l’auberge à Tad Lo, prendre seulement un litre et demi d’essence. Eh bien, non! À 20 kilomètre de la ville, nous avons manqué d’essence et avons dû pousser le scooter jusqu’au prochain poste de ravitaillement. Par chance, nous avons eu seulement quelques centaines de mètres à faire avant d’acheter, à une dame particulièrement honnête, un litre supplémentaire.

Selon les commentaires que nous avions eus préalablement de d’autres voyageurs, nous nous attendions à ce que le plateau des Boloven rassemble des paysages uniques avec une plaine verdoyante entourée de majestueuses montagnes. Ceci ne s’est pas avéré être le cas, ce qui ne veut, toutefois, pas dire que la région soit sans intérêt. Ce qui fait de cet endroit un arrêt obligatoire dans un voyage au Laos est le bonheur ressenti en parcourant les routes, de villes en villages et de chutes en chutes, salués au passage par ses habitants le tout avec un sentiment de liberté totale.

Nous avons passé le reste de la journée à Paksé à siroter un capuccino glacé en « surfant » sur Internet. Le lendemain matin, nous avons quitté en direction des 4000 iles, tout au sud du pays. Disposant encore de beaucoup de temps, nous avons jeté notre dévolu sur l’île de Don Khon et nous nous sommes installés pour sept nuits. Nous avons choisi l’un des seuls bungalows de l’île avec l’air climatisé que nous avons durement négocié de 130 000 à 86 000 kips (soit environ 11$ canadien). Il est clair que les 4000 îles ne méritent pas que l’on s’y arrête pour une semaine, mais nous avons profité de ce temps pour nous reposer, visiter les quelques attraits de l’île (la chute (eh oui, encore une autre!), le quai datant de l’époque française, la locomotive et la petite plage d’où certains prennent une excursion pour aller voir les dauphins).



Don Khon est relié à l’île de Don Det par un pont ferroviaire construit par les français qui permettait, auparavant, le transport des biens provenant du Cambodge. Nos sommes allés nous balader à plusieurs reprises sur Don Det où nous avons rencontré Éric pour une troisième fois et, comme le monde est petit, nous avons aussi revu Olivier le dernier membre du groupe de français rencontré au début du voyage. Durant notre séjour sur l’île se déroulait le festival des fusées qui souligne le début de la saison des pluies. La légende dit que le Dieu des saisons étant lassé de la population jamais satisfaite de la température, avait décidé que, dorénavant, il ferait toujours beau et que si les habitants voulaient de la pluie, alors ils devraient l’en aviser en envoyant des fusées dans le ciel. C’est ainsi que chaque année la population fabrique, de façon artisanale, des fusées et tentent de les propulser le plus haut possible. Vous pouvez vous imaginer que l’exercice est assez dangereux et généralement supervisé par des locaux déguisés en femme sous l’effet du lao-lao (alcool fort fabriqué à partir de riz).

La seul bémol qui a ternit quelque peu notre séjour a été la musique provenant de Don Det, juste en face de notre bungalow, qui s’est amplifiée de jour en jour pour atteindre un niveau insupportable lors des deux derniers jours (et nuits). Certains prétendaient que c’était des funérailles, mais ça sonnait plutôt comme un bar karaoké où aucun des chanteurs n’avait de talent. Le tout s’est arrêté, à notre grand soulagement, la dernière soirée avant notre départ, nous laissant au moins une bonne dernière nuit de sommeil.

Une petite anecdote qui explique bien le niveau de conscience social et de corruption présent dans ce genre de pays. Nous devions payer un frais d’entrée, particulièrement élevé, afin d’accéder à la zone regroupant tous les « joyaux » de l’île. Après avoir posé des questions, nous avons compris que même si le panneau indiquait la nécessité de se procurer un billet par jour, le billet s’avérait, en fait, valable pour l’ensemble du séjour, ce qui rendait le coût beaucoup plus raisonnable. Nous avons donc procédé à l’achat de nos deux billets. Toutefois, nous avons été désappointés de réaliser que le guichetier nous remettait un billet pour une seule personne sur lequel le prix ainsi que le nombre de personnes avaient été modifié à la main. Il était donc très clair que la moitié de l’argent allait directement dans ses poches. Après une dure argumentation pour le principe, nous avons finalement obtenu notre deuxième billet. Pour ajouter au ridicule de la situation, il y avait sur place un policier, un membre du bureau de touriste ainsi qu’un local qui se partageaient tous les bénéfices. Malheureusement, personne ne semble y faire vraiment de cas même si l’argent devrait techniquement servir à la communauté ou à l’entretien du pont. Comme dans plusieurs pays, les problèmes partent souvent de bien plus haut. À titre d’exemple, le Laos, comme plusieurs de ses voisins, est un pays à parti politique unique et ce, depuis 1975.

Après notre petite semaine de vacance dans les îles, nous avons pris un bus de nuit en direction de Vientiane. La capitale ne fait pas l’unanimité au sein des touristes et même que plusieurs voyageurs nous avaient découragés d’y passer plus de quelques heures. Ne faisant qu’à notre tête, nous avons décidé d’y passer deux jours avant de prendre notre vol vers Kuala Lumpur. Finalement, nous avons été agréablement surpris de découvrir cette ville extrêmement tranquille et où il fait bon s’y promener. Il n’y a pas vraiment d’attraits majeurs, ni d’architecture spectaculaire, mais l’endroit est particulièrement agréable et peuplé d’une foule de boulangeries et de sympathiques petits restos. Nous avons profité de nos derniers moments au Laos pour errer dans les rues en s’arrêtant en chemin à Patuxai (une réplique inachevée de l’Arc de Triomphe), dans deux temples ainsi qu’au marché. Il est à noter que le Patuxai a été construit à partir du ciment donné par les américains qui devait servir à construire un nouvel aéroport.

Le Laos s’est avéré être une destination particulièrement relaxante et agréable. En fait, tout dans le pays contribue à nous reposer; la population est y particulièrement sympathique, les arnaques assez minimales et même les attraits sont plus contemplatifs qu’intellectuellement stimulant. Il ne faut pas être à la recherche de sites uniques et spectaculaires lorsque l’on visite le Laos, mais on ressort du pays inévitablement reposé et reconnaissant du bon temps que nous y avons passé.

Fait divers sur le Laos : Les laotiens servent généralement le café avec du lait condensé sucré. Les diabétiques s’abstenir!